Bonne humeur again

Un vieux combattant des guerres inertes me confiait son souvenir de garde militaire. Durant des nuits chaudes de Provence il arpentait fusil à l’épaule, un chemin de ronde qui le menait de sa guérite à la batterie de canons dominant les criques de Cassis. Le mistral enivrait l’atmosphère d’effluves de figues et de romarin. Et dans ce tourbillon mystérieux le vent s’engouffrait dans les fûts des ogives et produisait des harmonies sourdes et divines. La chose produisait une mélodie envoûtante et ces canons devenaient comme d’énormes tubes d’orgues. Une musique improbable dans une nuit pagnolesque à laquelle rêvait le soldat qui ne se battait que contre l’ennemi de son fort intérieur.

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