L’ocre et le rouille teintent une nature ployée de prodigalité. Le faisan, le lérot, se gorgent de grains et de baies.
Dans les prés boueux d’un ultime labour, la terre se prépare au long sommeil de Janus. Le soleil est froid. Il darde ses bas rayons de mélancolie sur la lagune lointaine, d’où émergent tours siennes, et dômes mordorés.
L’homme progresse sur un sentier frileux. Sur le sol, le vent estompe les mille feuilles colorées des ramures explosées ; décor majesté d’un pastel de nature.
Une tendre musicienne empourprée de soierie, viendra s’y lover, mandoline à la main. Elle chantera, immobile, des partitions vives et enjouées de spiccatos.
Leurs échos aigus musarderont un temps dans les senteurs humides, avant d’aller mourir dans des vignes en feu. Alors, la coupe de nos oreilles sera de nouveau pleine, pour trinquer à l’automne engourdissant nos peines.
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